Assistante en psychologie clinique de formation, Alix, 28 ans, travaille au sein du service d’accompagnement à domicile (S.Ac.A.Do.) et est également responsable du post-hébergement pour les résident·e·s de la maison d’accueil pour femmes et familles de L’Ilot à Bruxelles. Son objectif : faciliter la transition vers un logement durable. Entre deux déménagements, Alix nous partage un brin de son quotidien à L’Ilot.
« L’accompagnement que nous proposons avec S.Ac.A.Do. ne se fait ni dans l’urgence, ni sous la contrainte. La demande doit avant tout venir de la personne. Or, il n’y a pas deux personnes qui ont des demandes similaires. Du coup, notre travail consiste tant à aller avec quelqu’un à la commune, qu’à l’accompagner faire ses courses, ou encore à cuisiner ensemble. Parfois, il n’y a pas de demande concrète mais la personne a juste besoin d’une présence bienveillante à côté d’elle, pour se dire qu’elle peut aller de l’avant. Le fait d’être là et d’écouter, c’est déjà très important.
Une autre façon de travailler
Se déplacer au domicile de la personne est un élément essentiel car cela inverse la posture habituelle entre la personne accompagnée et le service « accompagnant ». C’est nous qui allons chez elle, dans son lieu de vie, un peu comme des « invité·e·s ». Cela permet aussi de se rendre compte d’un certain nombre de réalités, par exemple via la façon dont l’appartement est rangé, si la boîte aux lettres est vidée, etc. Sur base de ces constats, on peut ensuite travailler beaucoup plus en profondeur avec la personne.
À la différence de S.Ac.A.Do. qui est un service ouvert à tous et toutes en région bruxelloise, le travail de post-hébergement est spécifiquement réalisé avec les résident·e·s des maisons d’accueil de L’Ilot et comprend une phase de coaching au logement. Généralement, ce qui ressort de cet accompagnement, c’est le manque de confiance en soi des personnes. A cause de leur accent ou parce qu’elles ne savent pas lire, elles se sentent dévalorisées et n’osent parfois même pas appeler pour visiter un appartement car elles sont convaincues qu’elles ne trouveront jamais un logement.
Une grande étape
Le déménagement est souvent un moment charnière également. S’installer dans un nouveau logement, c’est prendre un nouveau départ. Mais cela peut aussi créer des inquiétudes. Les personnes sont confrontées à des démarches auxquelles elles ne sont pas habituées (domiciliation, factures, etc.). Il leur arrive de mal vivre la solitude. En tant que travailleur·se social·e, on agit alors comme un filet de sécurité. On cherche à mettre en valeur les aptitudes des personnes et on les aide à tisser autour d’elles une toile d’araignée, un réseau, pour qu’elles puissent gagner en autonomie, tout en sachant vers qui se tourner en cas de problème. Nous sommes un petit levier qui leur donne l’impulsion nécessaire pour se reconstruire.
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