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Inauguration du nouveau Centre de jour de L’Ilot 1024 576 L'Ilot

Inauguration du nouveau Centre de jour de L’Ilot

Ce mardi 10 octobre, l’asbl L’Ilot inaugurera son tout nouveau Centre de jour pour personnes sans abri, situé à Saint-Gilles (rue de l'Église 73). C’est dans ce lieu d’accueil entièrement rénové et aux espaces repensés et optimisés que notre centre d’accueil a déménagé cet été.

Jamais, au cours de ses plus de 60 ans d’existence, L’Ilot n’avait pu proposer à ses usagers et usagères un lieu d’accueil aussi approprié. Imaginé et conçu pour mieux répondre à leurs besoins, ce nouveau centre d’accueil est le résultat de plusieurs années de réflexions menées avec les experts et expertes du vécu, nos équipes et nos partenaires (inter)sectoriels.

Et cette nouvelle structure apporte déjà des effets bénéfiques, directement observables, au vivre-ensemble et au bien-être des personnes : les équipes de terrain de L’Ilot constatent depuis l’ouverture une nette amélioration du climat qui y règne et une diminution drastique des violences. Encore une preuve que ce n’est qu’en proposant des services de qualité dans un environnement faisant la part-belle à la dignité qu’on peut véritablement épargner, le temps d’un instant, les immenses difficultés de la rue à celles et ceux qui la fréquentent et favoriser une approche sociale d’abord basée sur le lien de confiance, la sociabilisation et le retour à l’autonomie de ses usagers.

En plus des services de première nécessité mieux adaptés aux besoins de ses bénéficiaires, le Centre de jour, ouvert5 jours par semaine (fermé le lundi et le vendredi) sert désormais 45 repas à table, donne accès à six douches pour hommes, deux douches pour femmes et une autre pour personne à mobilité réduite. Une zone de repos pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes a également vu le jour, ainsi qu’un espace informatique.

Au rez-de-chaussée, les Cuisines de L’Ilot ont été installées de manière à centraliser la préparation des repas de l’ensemble des services bruxellois de L’Ilot. Le lieu accueille également la production des Pots de L’Ilot, le projet d’économie sociale de produits certifiés bio préparés par une équipe de personnes qui suivent un programme de (pré)formation aux métiers de l’Horeca.

Aussi, les deuxième et troisième étages accueillent désormais le pôle administratif, communication et levée de fonds de l’association. Une plus forte concentration des services qui donne aussi plus de sens à notre mission.

« Femmes à la rue, au bout de l’impasse », le nouveau reportage sur L’Ilot et les femmes sans abri à Bruxelles 1024 576 L'Ilot

« Femmes à la rue, au bout de l’impasse », le nouveau reportage sur L’Ilot et les femmes sans abri à Bruxelles

« Être une femme à la rue c’est avoir tous les problèmes des hommes, plus les problèmes des femmes ». Intriguée par le pourquoi d’un premier Centre de jour pour et par les femmes à Bruxelles, une équipe de la RTBF nous a accompagnés au cours des six derniers mois pour comprendre l’intérêt d’un tel projet.

C'est un constat alarmant qui leur a mis la puce à l’oreille. Quand nous avons contacté la RTBF et plus précisément la rédaction de l’équipe de l’émission « Transversales » de La Première, nous les avons d’abord bombardé de chiffres.

Parce que ceux-là parlent souvent d’eux-mêmes. À Bruxelles, en 15 ans, le nombre de personnes sans abri a quadruplé. Plus de 7000 personnes sont sans abri dans la capitale, et parmi elles, au moins 1 sur 5 serait une femme. Des femmes qui subissent dans la rue de nombreuses violences, mais pour lesquelles aucun centre d’accueil spécifique n’existe alors.

C’est ce qu’expliquait en janvier 2022 notre étude action réalisée sur le sujet. 91 pages pour analyser des chiffres sous-évalués, comprendre des parcours lourds de violences et questionner un secteur pensé au « masculin universel ». Et comme conclusion la recommandation de la mise sur pied d’un dispositif d’accueil de jour bas seuil, par et pour les femmes, indispensable selon la directrice de L’Ilot Ariane Dierickx : « Quand elles sont en rue, elles revivent des phénomènes de violence beaucoup plus difficiles. Pouvoir accueillir ces femmes dans un endroit où elles se sentent en sécurité et où il y a une écoute particulière, c’était indispensable pour nous. »

De la théorie à la pratique il aura donc fallu un peu plus de 18 mois. Le 20 septembre dernier, Circé de L’Ilot voyait enfin le jour au bout d’un été agité entre remise à neuf de ce nouveau lieu d’accueil, maraudes dans le quartier autour de la Gare du Midi pour faire connaitre le centre et les formations genre et travail social suivies par l’équipe sociale. Comme l’explique Cindy Meirsschaut, experte du vécu et pair-aidante à Circé, le Centre a été voulu comme une maison : « On se sert soi-même son café, il y a des canapés, des bouquins... Pour qu’elles se rappellent à quel point c’est chouette de se sentir comme à la maison car on est toujours dans l’instant présent et dans la survie quand on vit en rue. »

Des semaines stressantes, mais constructrices que l’équipe de « Transversales » aura donc accompagnée précautionneusement.  Avec distance, mais profondeur. Sans voyeurisme, mais toujours avec curiosité. En résulte le reportage puissant de Sophie Mergen. Trente minutes pour mieux comprendre l’indispensabilité d’un service longtemps absent, mais déjà indispensable pour vous faire une idée plus précise de ce qu’est le sans abrisme au féminin.